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Tipologia: Notas de estudo

2013

Compartilhado em 25/08/2013

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La révolution du langage poétique Print to PDF without this message by purchasing novaPDF (http://www.novapdf.com/) Du même auteur AUX MÊMES ÉDITIONS Sêméiotikê Recherches pour une sémanalyse «Tel Quel», 1969 «Points Essais», 1978 La Révolution du langage poétique Pavant-garde à la fin du XIXe siêcle Lautréamont et Mallarmé «Tel Quel», 1974 «Points Essais», 1978 La Traversée des signes ouvrage collectif «Tel Quel», 1975 Polylogue «Tel Quel», 1977 Folle vérité ouvrage collectif «Tel Quel», 1979 Pouvoirs de "horreur essai sur Iabjection «Tel Quel», 1980 «Points Essais», 1983 Le Langage cet inconnu «Points Essais», 1981 Print to PDF without this message by purchasing novaPDF (http://www.novapdf.com/) « Dans létude scientifique, ce qui importe donc, c'est de prendre sur soi Veffort tendu de la conception. » Hegel, La Phénomeénologie de IP Esprit, t. I, Aubier-Montaigne, 1949, p. 54. EN COUVERTURE : Henri Matisse, Jazz, avaleur de sabres. Ecole des Beaux-Arts, Paris. Archives Giraudon. O Spadem. ISBN 2-02-008613-1 (ISBN 2-02-00-1968-X, 1'º publication) O ÉDITIONS DU SEUIL, 1974 Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de "auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle. Print to PDF without this message by purchasing novaPDF (http://www.novapdf.com/) A. PRÉLIMINAIRES THÉORIQUES Print to PDF without this message by purchasing novaPDF (http://www.novapdf.com/) Pensées d'archivistes, d'archéologues ou de nécrophiles que nos philosophies du langage, avatars de I'Idée, qui se fascinent devant les restes d'un fonctionnement entre autres discursif, et remplacent, par ce fétiche, ce qui 1a produit. Egypte, Babylone, Mycênes : nous voyons leurs pyramides, leurs briques gravées, leurs codes en petits morceaux, dans les discours de nos contemporains, et croyons les posséder en les systématisant. Pensée du repos, émanation d'une cogitation de loisir à I'écart du bouillonnement historique, que celle qui persiste à chercher la vérité du langage en formalisant des énoncés suspendus nulle part, ou la vérité du sujet en écoutant le récit d'un corps qui dort, d'un corps allongé au repos, retiré de son imbrication socio-historique, séparé de la pratique immédiate : « Être ou ne pas être [...]. Mourir, dormir; dormir... rêver peut-être 1. » Mais elle indique une vérité, à savoir que Vactivité sollicitée et favorisée par la société (capitaliste) réprime le procês traversant le corps et le sujet, et qu'il faut donc nous extraire de notre expérience interpersonnelle et intersociale pour avoir une chance d'accéder à ce refoulé du mécanisme social qu'est |'engendrement de la signifiance. Ces procédures archivistes, archéologiques et nécrophiliques par lesquejles une exigence scientifique a pu se fonder — bãtir des raison- nements à partir d'une empirie, d'une donnée systématisable, d'un objet observable : je langage — sont un aveu embarrassé lorsqu'on les applique à des phénoménes modernes ou récents. Ce qu'elles avouent, c'est que le mode de production capitaliste a stratifié le langage en idiolectes, qu'il en a fait des ilots fermés et incommuni- cables, des espaces hétéroclites qui vivent des temporalités diverses (vestiges ou fuites en avant), et qui s'ignorent. Une typologie de ces aléas discursifs est à faire, qui correspondrait 1. W. Shakespeare, Hamlet, tr. fr. d'A. Gide, in CEuvres complêtes, t. IL, Bibl. de la Pléiade, Gallimard, 1959, p. 651. Print to PDF without this message by purchasing novaPDF (http://www.novapdf.com/) PRÉLIMINAIRES THÉORIQUES à des typologies subjectives et socio-économiques dans ensemble social. Agents de la totalité, mises au poste de contrôle, la science ou Ja théorie interviennent pour les rendre intelligibles dans leur continent à elles, quitte à les perdre et à recommencer, pour les unifier ensuite et de nouveau, ne serait-ce que provisoirement, car telle est leur longue marche. Linguistique, sémiotigue, anthropologie, psychanalyse sont lã pour révéler que le sujet pensant, le sujet cartésien reconnaissant son être dans la pensée ou dans le langage, raméne à cet être-lã et aux opérations qui sont censées le structurer, toute pratique trans- linguistique dans laquelle le langage et le sujet ne sont que des moments. La philosophie du langage et les sciences humaines que cette philo- sophie sous-tend, apparaissent aínsi comme des cogitations sur des moments : que ceux-ci soient vus comme simplement langagiers, subjectifs ou plus largement socio-économiques, selon les « disci- plines », n'empêche pas qu'ils restent toujours des fragments, des restes dont on retrace l'articulation propre mais rarement la dépen- dance interne ou la genêse. La question n'est pas de savoir si "on peut faire autrement. Sâre- ment pas, si on s'es donné pour objet un univers humain à sujets pleins qui combinent ett se combinent dans le langage et la communi- cation. La question n'est pas non plus seulement de calculer la base et Vétagement de la pyramide, de mimer les traces sur les briques baby- loniennes ou les lettres dans Je linéaire de Mycênes. De tels raffine- ments économistes, pnhénoménologiques ou psychanalytiques déstruc- turent les ensembles clos et désignent qu'ils ont une causalité errante qui les produit nécessairement. Mais la nécessité subsiste de poser un « dehors » interne à chaque clôture, qui sans cela reste clôture, quitte à être indéfiniment différenciable en son dedans; de l'ex-centrer et d'élaborer la dialectique d'un procês parmi des univers pluriels et hétérogênes. Dans cette perspective, nous aurons constamment recours à des notions et à des conceptions empruntées à la théorie psychanalytique de Freud et à ses divers développements modernes. Une telle inter- vention a pour but de donner un sol matérialiste (théorie de la signifi- cation à partir du sujet, de sa formation et de sa dialectique corporelle, langagiére et sociale) aux avancées de la logigue dialectique. Mais, au lieu d'une fidélité à I'orthodoxie de telle ou telle école, cette pro- cédure vise à sélectionner des aspects de la théorie analytique suscep- tibles de rationaliser le procês de la signifiance tel que le pratiquent les textes. Cette dialectique sort-elle de l'archivisme? En tout cas elle désigne Print to PDF without this message by purchasing novaPDF (http://www.novapdf.com/) PRÉLIMINAIRES THÉORIQUES de cette intégration? Dans quelles conditions devient-elle indispen- sable, censurée, réprimée ou marginale? 3. Enfin, dans lhistoire des systêmes signifiants et notamment des arts, de la religion et des rites, apparaissent rétrospectivement des phénomênes fragmentaires, tenus à l'écart ou vite intégrés dans des systêmes signifiants plus communautaires, qui indiquent ce procês même de la signifiance. La magie, le chamanisme, [ésotérisme, le carnaval ou la poésie « incompréhensible », soulignent les limites du discours socialement utile, et portent témoignage de ce qu'il refoule : le procês excédant le sujet et ses structures communicatives. A quel moment historique l'échange social supporte-t-il ou nécessite- t-il la manifestation du procês de la signifiance sous son aspect « poé- tique » ou « ésotérique »? A quelles conditions cet « ésotérisme » déplace-t-il les limites des pratiques signifiantes socialement installées, pour correspondre ainsi à la mutation, voire à la révolution socio- économique, et à quelles conditions au contraire reste-t-il un cul-de- sac, une gratification gentille d'un ordre qui s'en sert pour s'étendre, s*assouplir et se perpétuer? S'il y a donc un « discours » qui n'est pas seulement un dépôt de pellicules linguistiques ou une archive de structures, ni le témoignage d'un corps retiré, mais qui au contraire est l'élément même dºune pratique impliquant "ensemble des relations inconscientes, subjectives, sociales, dans une attitude d'attaque, d'appropriation, de destruction et de construction, bref de violence positive, c'est bien la « littérature »: nous disons, plus spécifiquement, le texte, et cette notion ainsi esquissée (nous y reviendrons) nous place déjà loin du « discours », mais aussi de 1'« art ». Une pratique que !ºon pourrait comparer à celle de la révolution politique : |'une opêre pour le sujet ce que [autre intro- duit dans la société. Sil est vrai que Ihistoire et 'expérience poli- tique du xxº siécle démontrent "impossibilité de réaliser une trans- formation de I'un sans Iautre — mais pouvait-on en douter depuis le renversement de Hegel et plus encore depuis la révolution freu- dienne? —, les questions que nous nous poserons sur la pratique littéraire viseront [horizon politique dont celle-ci est inséparable, quels que soient les efforts de l'ésotérisme esthétisant ou les refoule- ments de la dogmatique sociologiste ou formaliste pour les tenir écartés. Nous appellerons pourtant ce procês hétérogêne une signi- fiance en marquant par lá, d'une part, que les poussées biologiques sont socialement captées, dirigées et agencées de maniêre à produire un excês par rapport aux appareils sociaux, et, d'autre part, que ce fonctionnement pulsionnel est devenu une pratique : c'est-à-dire une transformation des résistances, des finitudes et des stagnations, Print to PDF without this message by purchasing novaPDF (http://www.novapdf.com/) PRÉLIMINAIRES THÉORIQUES naturelles et sociales, si et seulement si il a pu rencontrer le code de la communication linguistique et sociale. Laing, Cooper, comme Deleuze et Guattari? ont raison d'insister sur le flux déstructurant et a- signifiant de la schizophrénie, sur la machine désirante et a-signifiante de l'inconscient. A l'égard des idéologues de la communication et de la normativité qui nourrissent plus ou moins V'anthropologie et la psychanalyse, leur démarche est libératrice. Mais on constate aisément que les exemples donnés de « flux schizophrénique » sont pris le plus souvent, dans la littérature moderne, dans une pratique ou le « flux » a rencontré le langage pour se réaliser comme flux, a pris en écharpe le signifiant pour pratiquer en lui "engendrement hétérogêne de la « machine désirante ». Ce que nous désignons par signifiance est précisément cet engendre- ment illimité et jamais clos, ce fonctionnement sans arrêt des pulsions vers, dans et à travers le langage, vers, dans et à travers "'échange et ses protagonistes : le sujet et ses institutions. Ce procês hétérogêne, ni fond morcelé anarchique, ni blocage schizophrêne, est une pratique de structuration et de déstructuration, passage à la limite subjective et sociale, et — à cette condition seulement — il est jouissance et révolution. 2. CF. L'Anti-CEdipe, Éd. de Minuit, 1972. Print to PDF without this message by purchasing novaPDF (http://www.novapdf.com/) I. SÉMIOTIQUE ET SYMBOLIQUE « Déterminer plus avant (1)ob-jet pour soi. Logique en arriêre de la conscience. » Hegel, automne 1831. 1. Le sujet phénoménologique de Pénonciation. Il nous faut donc, avant tout, préciser ce que nous entendons par procês de signifiance, par rapport aux théories générales du sens, aux théories du langage et aux théories du sujet. Rappelons que les théories linguistiques modernes, quelles que sojent leurs variantes, sont dºaccord pour considérer le langage comme un objet strictement « formel », au sens de : relevant d'une syntaxe ou d'une mathématisation. Dans cette optique, les conceptions de Z. Harris peuvent être considérées comme généralement admises, lorsqu'il pose le langage comme défini par : 1. la relation arbitraire entre signifiant et signifié; 2. l'acceptation du signe en tant que substitut de l'extra-linguistique; 3. son caractére discret; 4. son caractére dénombrable, voire fini 3. C'est seulement avec le développe- ment de la grammaire générative chomskyenne et les recherches logico-sémantiques qui se sont articulées autour d'elle ou en discussion avec elle, que des problêmes généralement considérés comme relevant de la « sémantique » voire de la « pragmatique », ont surgi, soulevant Pembarrassante question de Vextra-linguistique. Mais Pobjet langage 3. Cf, Mathematical Structures of Language, New York, John. Wiley and Sons, 1968; tr. fr. Structures mathématiques du langage, Monographies de linguistique quantitative, Nº 3, Dunod, 1971. Cf. aussi M. Gross et A. Lentin, Notions sur grammaires formelles, Gauthier-Villard, 2º éd. 1970; M.-C. Barbault et JP, Desclés, Transformations formelles et Théories linguistiques, Documents de AT quantitative, Centre de linguistique quantitative de l'université de 1972. 17 Print to PDF without this message by purchasing novaPDF (http://www.novapdf.com/) PRÉLIMINAIRES THÉORIQUES que la linguistique moderne s'est donné * dépourvu de sujet ou ne le tolérant que comme un ego transcendantal (au sens de Husserl et au sens plus directement linguistique de Benveniste º), tarde à être interrogé quant à cette « extériorité » (toujours déja dialectique, parce que trans-linguistique) du langage. Deux tendances dans les recherches linguistiques actuelles nous paraissent se préoccuper de cette « extériorité », considérant que sa non-élucidation est désormais une entrave au développement de la théorie linguistique elle-même. Disons, avant de les préciser, que si une telle lacune pose déja des problêmes à la linguistique « formelle », 4. Sur cet « objet », cf. Langages, Nº 24, déc. 1971; et dans une perspective didactique et de vulgarisation : J. Joyaux, Le Langage, cet inconnu, Denoél, 1970. 5. E. Husserl, dans Idées directrices pour une phénoménologie (tr. fr. de P. Ricoeur, Gallimard, 1950), pose ce sujet comme sujet de Vintuition, súr de son unité valable pour tous, unité donnée dans les catégories et dans la catégorialité elle-même, la transcendance étant précisément |'immanence d'un tel « moi » qui est une expan- sion du cogito cartésien : « Considérons les vécus de conscience, avec toute la plénitude concrete selon laquelle ils s'insérent dans leur contexte concret — le Slux du vécu — et s'y adjoignent en vertu de leur propre essence. Il devient alors évident que dans ce flux chaque vécu que le regard de la réflexion peut atteindre a une essence propre que Dintuition a pour tâche de saisir, un “ contenu ” qui peut être considéré en soi-même et selon sa spécificité. Il nous faut saisir et caractériser en traits généraux ce statut propre de la cogitatio selon sa spécificité pure, en excluant par conséquent tout ce qui n'est pas contenu dans la cogitatio en fonc- tion de ce qu'elle est en elle-même. Il faut de même caractériser [unité de la cons- cience, qui est exigée purement par le caractêre propre des cogitationes et exigée de façon si nécessaire que les cogitationes ne peuvent exister sans cette unité. » (p. 111.) Dans une optique proche, et tout en insistant sur le caractêre dialogique du langage, ainsi que sur la fonction du langage dans la découverte freudienne, Benveniste écrit à propos de la polarité je/tu : « Cette polarité ne signifie ni éga- lité ni symétrie : 1º “ ego ” a toujours une position de transcendance à l'égard de tu. » (« De la subjectivité dans le langage », in Problêmes de linguistique générale, Gallimard, 1966, p. 260.) Chez Chomsky, le sujet-support de la synthêse syntaxique est nettement marqué comme relevant du cogito cartésien (cf. La Linguistique carté- sienne, tr. fr. Éd. du Seuil, 1969). La différence entre ce sujet cartésien-chomskyen et I'« ego transcendantal » qui se dessine chez Benveniste et d'autres dans une acception plus nettement phénoménologique, n'enlêve rien au fait que ces deux conceptions de I'acte de I'entendement (ou de Yacte linguistique) s*appuient sur un fond métaphysique commun : la conscience comme unité synthétisante et unique garantie de I'étre. D'ailleurs, sans pour autant déroger aux principes cartésiens qui ont présidé aux origines de la description syntaxique, plusieurs chercheurs signalent désormais le fait que la phénoménologie husserlienne est un fondement plus explicite et plus rigoureusement détaillé, pour cette description, que la méthode cartésienne (cf. R. Jakobson qui rappelle le rôle joué par Husserl dans la constitution de la linguistique moderne, « Relations entre 'la science du langage et les autres sciences », in Essais de linguistique générale, t. II, Éd. de Minuit, 1963; S.-Y. Kuroda, « The Categorical and the Thetic Judgement, Evi- dence from Japanese », in Foundations of Language, vol. 9, Nº 2, nov. 1972). Print to PDF without this message by purchasing novaPDF (http://www.novapdf.com/) PRÉLIMINAIRES THÉORIQUES modales, les relations de présupposition, ainsi que d'autres relations entre locuteurs lors de l'acte de la parole. Ce sujet de Pénonciation qui vient en ligne directe de Husserl et Benveniste ”, introduit, par son intuition catégorielle, des champs sémantiques aussi bien que des relations logiques mais aussi intersubjectives, qui s'avérent être à la fois intra et trans-linguistiques 8. Pour autant qu'il est assumé par un sujet qui veut dire (bedeuten) le langage posséde des « structures profondes » qui articulent des catégories: sémantiques (donnant lieu aux champs sémantiques introduits dans les récents développements de la grammaire généra- tive), logiques (donnant lieu aux relations de modalité, etc.), inter- communicationnelles (donnant leu à ce que Searle a appelé des « speech acts » comme donateurs de sens ?), mais aussi des catégories relatives aux changements linguistiques dans Vhistoire de la langue, joignant ainsi la diachronie à la synchronie 1º, La linguistique s'ouvre par lá à toute la variation de la catégorialité, et à travers elle à la philosophie à laquelle elle a pu croire échapper. Dans une même optique, soucieux d'expliquer des contraintes d'ordre sémantique, certains chercheurs distinguent différents types de styles qui relêvent de différentes positions du sujet parlant vis-à-vis de !'énoncé. Même lorsqu'elles introduisent ainsi la stylistique dans la sémantique, de telles recherches visent à considérer le fonctionnement signifiant compte tenu du sujet de l'énonciation, qui s'avêre être 7. Cf. chap. Al, note 5. 8. Sur le « sujet de "'énonciation », cf. Langages, Nº 17, 1970, numéro dirigé par T. Todorov. Formulé en linguistique par E. Benveniste (« Relations de temps dans le verbe français », « De la subjectivité dans le langage », op. cit.), il est utilisé par plusieurs linguistes et notamment par A. Culioli, « A propos d'opéra- tions intervenant dans le traitement des langues naturelles », in Mathématiques et Sciences humaines, Nº 34 EPHE, Gauthier-Villars, 1971, p. 7-15; et O. Ducrot, « Les indéfinis et I'énonciation », in Langages, Nº 17, 1970, p. 91-111. La « théorie standard élargie » de Chomsky utilise cette intuition catégorielle sans faire appel au sujet de 'énonciation, mais il y est implicitement posé depuis /a Linguistique carté- sienne (1966); cf. Studies on Semantics in generative Grammar, Mouton, « Janua Linguarum », Series Minor, Nº 107, 1971. 9. Cf. John R. Searle, Speech Acts, an Essay on the Philosophy of Language, Cambridge Univ. Press, 1969; tr. fr. Les Actes du langage, Essai de philosophie du langage, Hermann, 1972. 10. Cf. Robert D. King, Historical Linguistics and generative Grammar, New York, Englewood Clifis, Prentice Hall Inc., 1969; Paul Kiparsky, « Linguistic universals and linguistic change », in Emmon Bach and Robert T. Harms (eds.), Universals in linguistic Theory, New York etc., Holt, Rinehart and Winston, Inc., 1968, p. 170-202; id., « How abstract is Phonology? », reproduit par Indiana Univ. Linguistic Club, oct. 1968. Print to PDF without this message by purchasing novaPDF (http://www.novapdf.com/) SÉMIOTIQUE ET SYMBOLIQUE toujours le sujet phénoménologique !. Plus encore, depuis le lieu d'un tel sujet de 1'énonciation-ego transcendantal, et favorisées par Vouverture sémantico-logique, des recherches linguistiques se pro- posent de présenter la signification comme une production idéologique et donc historique 12. Nous ne pouvons pas discuter ici les avancées et les difficultés 11. S.-Y, Kuroda distingue deux types de style, « reportive »et «non reportive » : le premier comprend les narrations en premiêre personne, et des narrations en d'autres personnes mais dont le narrateur est « effacé »; le second concerne un narrateur omniscient ou bien « à conscience plurielle » (« multi-consciousness »); cette distinction permet d'expliquer certaines anomalies dans la distribution de la paire adjectif/verbe de sensation en japonais (ainsi, l'emploi courant exige que Vadjectif s'emploie avec la 1*º personne; mais il peut accompagner la 3º et alors cette agrammaticalité signifie un autre « style grammatical », à savoir qu'un auteur omniscient parle au nom du personnage ou que !'énoncé exprime le point de vue du personnage). Quel que soit le sujet de I'énonciation qui assume son énoncé, il est décrit comme représentant «his Erlebnis » («son vécu »), le terme étant employé au sens de Husserl dans les Idées, précise Vauteur (cf. S.-Y. Kuroda, « Where epistemology Style and Grammar meet », Univers. of San Diego, Cali- fornia, 1971, miméographié). 12. L'introduction des catégories du matérialisme dialectique pour désigner les conditions de production d'un discours comme donatrices essentielles de sa signification, se fait à partir d'un « sujet-support » dont la position logique ne différe pas de celui, évoqué plus haut, de Husserl. Ainsi, Cl. Haroche, P. Henry et M. Pêcheux soulignent « "importance des études linguistiques sur la relation énoncé/énonciation, par laquelle le « sujet parlant » prend position par rapport aux représentations dont il est le support, ces représentations se trouvant réalisées par du « pré-construit » linguistiquement analysable. C'est sans doute par cette question, reliée à celle de la syntagmatisation des substitutions caractéristiques d'une formation discursive, que la contribution de la théorie du discours à I'étude des formations idéologiques (et à la théorie des idéologues) peut actuellement se développer le plus fructueusement ». (« La sémantique et la coupure saussurienne : langue, langage, discours », in Langages, Nº 24, déc. 1971, p. 106.) Le sujet tou- jours déjà là à partir d'un langage « pré-construit » — mais comment se cons- truit-il? et qu'en sera-t-il du sujet construisant avant de supporter le construit? — a pu être maintenu même sous couverture freudienne. Ainsi, M. Tort interroge le rapport psychanalyse/matérialisme historique en plaçant entre 1” « instance idéologique » et les « formations inconscientes » un sujet-support défini comme « Vindividualité biologique des individus (individualité qui est un concept biolo- gique) en tant qu'elle est la base matérielle à partir de laquelle ils sont requis à fonctionner par les rapports sociaux ». (« La psychanalyse dans le matérialisme historique », in Nouvelle Revue de psychanalyse, Nº 1, printemps 1970, p. 154.) Mais on voit mal la production de ce sujet-support à travers linconscient et dans le signifiant « idéologique », comme on ne voit pas Vinvestissement de cette pro- duction dans les représentations idéologiques elles-mêmes. Dans une telle pers- Pective, on ne saura rien dire d'autre sur les « arts » ou les « religions » par exem- Ple, sinon qu'ils sont des « survivances ». Cf. aussi sur le langage et Phistoire Pac Chevalier, « Langage et histoire », in Langue française, Nº 15, sept. 1972 PD. 3-7. Print to PDF without this message by purchasing novaPDF (http://www.novapdf.com/) SÉMIOTIQUE ET SYMBOLIQUE JI s'agit de ce que la psychanalyse freudienne indique en postulant le frayage et la disposition structurante des pulsions, mais aussi des processus dits primaires qui déplacent et condensent des énergies de même que leur inscription. Des quantités discrêtes d'énergies par- courent le corps de ce qui sera plus tard un sujet, et, dans la voie de son devenir, elles se disposent selon les contraintes imposées à ce corps — toujours déjã sémiotisant — par la structure familiale et sociale. Charges « énergétiques » en même temps que marques « psy- chiques », les pulsions articulent ainsi ce que nous appelons une chora : une totalité non expressive constituée par ces pulsions et leurs stases en une motilité aussi mouvementée que réglementée. Nous empruntons le terme de chora !º à Platon dans le Timée pour désigner une articulation toute provisoire, essentiellement mobile, constituée de mouvements et de leurs stases éphémêres. Nous distin- guerons cette articulation incertaine et indéterminée, d'une disposition qui relêve déjà de la représentation et qui se prête à Iintuition phéno- ménologique spatiale pour donner lieu à une géométrie. Si la descrip- tion théorique de la chora que nous poursuivons, suit le discours de la représentation qui la donne comme évidence, la chora elle-même, en tant que rupture et articulations — rythme — est préalable à Vévidence, au vraisemblable, à la spatialité et à la temporalité. Notre discours — le discours — chemine contre elle, c'est-à-dire s'appuie sur elle en même temps qu'il la repousse, puisque, désignable, régle- mentable, elle n'est jamais définitivement posée : de sorte qu'on pourra la situer, à la rigueur même lui prêter une topologie, mais jamais "axiomatiser . Sans être encore une position qui représente 14, Tl a été récemment rappelé et critiqué quant à son essence ontologique par J, Derrida, Positions, Êd. de Minuit, 1972, p. 101. | 15. Platon insiste sur le caractere nécessaire mais non divin parce qu'instable, incertain, tout en mutation et en devenir, du réceptacle (ôrodoxeiov) qui est nommé aussi espace (xoúpa) vis-à-vis de la raison; il est même innommable, invrai- semblable, bâtard : « Une place indéfiniment; il ne peut subir la destruction, mais il fournit un siêge à toutes choses qui ont un devenir, lui-même étant saisissable, en dehors de toute sensation, au moyen d'une sorte de raisonnement bãtard; à Peine entre-t-il en créance; c'est lui précisément aussi qui nous fait rêver quand nous l'apercevons, et affirmer comme une nécessité que tout ce qui est doit être quelque part, en un lieu déterminé... » (Timée, $ 52, in CEuvres complêtes, t. II, tr. fr. et notes de L. Robin avec la collaboration de J. Moreau, Bibl. de la Pléiade, Gallimard, 1942. Cf. aussi pour le même texte, Platon, CEuvres complêtes, t. X, tr. fr. A. Rivaud, Éd. « Les Belles Lettres », 1925). S'agit-il d'une « chose » ou d un mode de langage? — Ihésitation entre Iune et ''autre attribue au réceptacle Une indécision supplémentaire; il s'agit d'éléments antérieurs à l'univers en même temps qu'au nom, voire à la syllabe : « Nous les appelons principes et les posons Comme éléments de 1'Univers, alors que pas même le rang de syllabes ne leur Print to PDF without this message by purchasing novaPDF (http://www.novapdf.com/) PRÉLIMINAIRES THÉORIQUES quelque chose pour quelqu'un, c'est-à-dire sans être un signe, la chora n'est pas non plus une position qui représente quelqu'un pour une autre position, c'est-à-dire qu'elle n'est pas encore un signifiant; mais elle s'engendre en vue d'une telle position signifiante. Ni modéle, ni copie, elle est antérieure et sous-jacente à la figuration donc à la spécularisation, et ne tolêre d'analogies qu'avec le rythme vocal ou kinésique. Il faudra redonner à cette motilité son jeu gestuel et voca- lique (pour ne mentionner que celui-lã, qui nous intéresse au regard du langage) sur le registre du corps socialisé, pour !'extraire de "onto- logie et de 1'amorphe 1º ou 1'enferme Platon, en le dérobant, semble- convient, à y réfléchir tant soit peu, dans une comparaison vraisemblable. » (Ibid., 8 48.) « De ces corps, en effet, dire singuligrement lequel il faut appeler réellement eau plutôt que feu, et Jequel de tel nom plutôt que de tous les autres tour à tour, cela de telle sorte qu'on puisse user d'un langage assuré et stable, voilã chose difficile. [...] Mais ce sont là, dans leur singularité, êtres à ne point nommer. » (Ibid., 8 49.) 16. Ambiguité fondamentale : d'une part, le réceptacle est mobile, contradic- toire même, sans unité, séparable et divisible : pré-syllabe, pré-mot. Mais d'autre part et en même temps, cette séparabilité et cette divisibilité étant préalables aux nombres et aux formes, I'espace-réceptacle sera dit amorphe; ainsi sa rythmi- cité suggérée sera en quelque sorte effacée, car comment penser une articulation de ce qui n'est pas encore singulier tout en étant nécessaire? Tout ce qu'on pourra dire delle, alors, pour la faire participer de Vintelligible, c'est qu'elle est amorphe mais qu'elle est « une telle », même pas un indice ou un singulier (« ceci » ou « cela ») : nommeée, elle devient déjá un contenant qui tient lieu de la séparabi- lité infiniment et indéfiniment répétable; ce qui revient à dire que cette séparabi- lité réitérée est « ontologisée » au moment ou un nom, un mot, la remplace pour la rendre intelligible : « Mais est-ce en vain que dans chaque chose nous affirmons qu'il est une réalité intelligible de chaque objet? celle-ci ne serait-elle rien d'autre qu'un mot? » (Timée, $ 51.) La chora platonicienne serait-elle la « nominabilité » du rythme (de la séparation réitérée)? Pourquoi alors reprendre le terme ontologisé pour désigner une articulation préalable à la position? — Parce que le terme platonicien explicite une difficuité insurmontable pour le discours : une fois nommé, le fonctionnement, fât-il pré- symbolique, est ramené dans une position symbolique. Tout ce que le discours peut faire, c'est de distinguer, par un « raisonnement bãtard », le réceptacle de la motilité qui, elle, ne se pose pas comme « une telle ». — Et parce' que cette motilité est la condition de la symbolicité, qui lui est hétérogêne mais indispen- sable. Aussi ce qui reste à faire est-il d'essayer de différencier, toujours par un « raisonnement bâtard », la spécificité des agencements de cette motilité, sans en faire un récipient des singularités advenantes, ni un être toujours posé en lui- même, ni une projection de 1 Un. D'ailleurs, Platon nous y invite lorsqu'il décrit cette motilité tout en la ramassant dans la membrane récipiendaire : « Et, du fait que les forces qui l'emplissaient n'étaient ni semblables ni de poids égal, aucune de ces parties n'était en équilibre, mais, irréguliêrement de partout balancée, secouée qu'elle était par ces forces, dans son mouvement à leur tour elle les secouait. Mais, ainsi agitées, les qualités sans cesse se portaient chacune de leur côté et se séparaient, tout comme les vans et instruments à nettoyer le blé... [...] ... plus ils na Print to PDF without this message by purchasing novaPDF (http://www.novapdf.com/)