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Produits dérivés : forwards et options, Lecture notes of Banking and Finance

Ce document présente une introduction détaillée aux produits dérivés, en particulier les forwards et les options. Il explique les concepts clés tels que la valeur à l'échéance, les positions longues et courtes, la comparaison entre les forwards et les achats fermes, ainsi que les caractéristiques et les profits/pertes des options d'achat et de vente. Le document fournit également un résumé des différentes positions possibles avec ces produits dérivés. Cette ressource serait particulièrement utile pour les étudiants en finance, en économie ou en mathématiques financières, leur permettant de comprendre les mécanismes fondamentaux des produits dérivés et leur utilisation dans la gestion des risques et la spéculation.

Typology: Lecture notes

2023/2024

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1
ACT-2011
Hiver 2021
Chapitre 2
Introduction aux forwards et aux options
Thomas Landry, M.Sc., ASA, AICA
École d’actuariat, Université Laval
*La propriété intellectuelle des notes de ce cours est grandement partagée avec Claire
Bilodeau, ainsi qu’avec Frédéric Godin et Mathieu Corriveau-La Grenade, qui ont tous
dispensé le cours ACT-2011 ou son ancienne mouture, ACT-3108, à un certain moment
pas le passé.
2.1. Contrat forward (contrat à terme de gré-à-gré)
2.1.1. Définition et caractéristiques
Un contrat forward (qu’on appellera simplement forward) est une entente entre deux
parties pour l’achat d’un actif quelconque ou d’une quantité d’actif quelconque
prédéterminée ayant une valeur initiale 𝑺𝟎, à une date de livraison prédéterminée T et
à un prix prédéterminé 𝑭𝟎,𝑻. L’actif visé par le contrat est l’actif sous-jacent (underlying
asset), la date T est dite la date d’échéance ou date de livraison (expiration date) et outre
des frais de transaction potentiels ou encore un bid-ask spread entre le cours vendeur et
le cours acheteur, le prix du contrat (premium) est de 0.
En effet, au moment de l’entente (à t = 0), aucun montant d’argent n’est transféré et le
coût de l’entente est présumé nul pour les deux partis. Ceci implique que le prix
prédéterminé 𝑭𝟎,𝑻 (prix forward) se trouve à être la valeur anticipée (en date
d’aujourd'hui, à t = 0) de l’actif sous-jacent S une fois rendu à la date de livraison T. Sauf
si mention contraire, ce prix est réputé être égal à la valeur actuelle du sous-jacent 𝑆0 et
accumulé avec le taux sans risque de façon à ce que 𝑺𝟎(𝟏 + 𝒓𝒇)𝑻= 𝑭𝟎,𝑻. La partie
mathématique sera davantage étudiée dans un chapitre ultérieur.
On notera 𝑺𝑻 comme étant la valeur de l’actif sous-jacent une fois rendu à la date de
livraison. Ainsi, les implications de ce contrat vont comme suit en termes de transactions :
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pfa
pfd
pfe
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ACT- 2011

Hiver 20 21

Chapitre 2

Introduction aux forwards et aux options

Thomas Landry, M.Sc., ASA, AICA

École d’actuariat, Université Laval

_La propriété intellectuelle des notes de ce cours est grandement partagée avec Claire_*

Bilodeau, ainsi qu’avec Frédéric Godin et Mathieu Corriveau-La Grenade, qui ont tous

dispensé le cours ACT-2011 ou son ancienne mouture, ACT-3108, à un certain moment

pas le passé.

2.1. Contrat forward (contrat à terme de gré-à-gré)

2.1.1. Définition et caractéristiques

Un contrat forward (qu’on appellera simplement forward ) est une entente entre deux

parties pour l’achat d’un actif quelconque ou d’une quantité d’actif quelconque

prédéterminée ayant une valeur initiale 𝑺 𝟎

, à une date de livraison prédéterminée T et

à un prix prédéterminé 𝑭 𝟎,𝑻

. L’actif visé par le contrat est l’actif sous-jacent ( underlying

asset ), la date T est dite la date d’échéance ou date de livraison ( expiration date ) et outre

des frais de transaction potentiels ou encore un bid-ask spread entre le cours vendeur et

le cours acheteur, le prix du contrat ( premium ) est de 0.

En effet, au moment de l’entente (à t = 0), aucun montant d’argent n’est transféré et le

coût de l’entente est présumé nul pour les deux partis. Ceci implique que le prix

prédéterminé 𝑭 𝟎,𝑻

(prix forward ) se trouve à être la valeur anticipée (en date

d’aujourd'hui, à t = 0) de l’actif sous-jacent S une fois rendu à la date de livraison T. Sauf

si mention contraire, ce prix est réputé être égal à la valeur actuelle du sous-jacent 𝑆 0

et

accumulé avec le taux sans risque de façon à ce que 𝑺 𝟎

𝒇

𝑻

𝟎,𝑻

. La partie

mathématique sera davantage étudiée dans un chapitre ultérieur.

On notera 𝑺 𝑻

comme étant la valeur de l’actif sous-jacent une fois rendu à la date de

livraison. Ainsi, les implications de ce contrat vont comme suit en termes de transactions :

Acheteur (position longue) Vendeur (position courte)

t = 0

t = T

Le particulier se compromettant à acheter le bien à la date de livraison est réputé avoir

une « position longue » et le particulier se compromettant à vendre le bien à cette même

date est réputé avoir une « position courte ». Les raisons qui peuvent pousser des

investisseurs à entrer dans un contrat de ce type versus simplement acheter l’actif sous-

jacent à t = 0 sont nombreuses, dont notamment :

  • Le manque de liquidité immédiate (on n’a pas l’argent à t = 0 mais on est confiant

qu’on l’aura à t = T)

  • L’actif n’est pas immédiatement disponible, mais on veut s’assurer qu’on l’aura

quand il le sera (certaines commodités dont la production n’est pas continue, par

exemple).

La valeur à l’échéance pour l’acheteur (position longue) à t = T est de :

La valeur à l’échéance pour le vendeur (position courte) à t = T est de :

La valeur à l’échéance pour l’acheteur (position longue) est réputé être la valeur du sous-

jacent à l’échéance moins le prix forward , et la valeur à l’échéance pour le vendeur

(position courte) se trouve à être l’inverse :

Valeur à l’échéance

  • Le forward constitue une position dite non capitalisée puisque tout le paiement

est différé (le paiement n’est pas payé en entier au début)

  • L’achat ferme entraine une position dite (pleinement) capitalisée (le paiement est

entièrement fait au début)

La comparaison des valeurs à l’échéance d’un forward et d’un achat ferme implique donc

des bases différentes, puisque l’un comptabilisera le coût d’achat (le prix forward 𝐹 0 ,𝑇

) et

l’autre non, et ainsi :

Valeur à l’échéance

Comment recréer un forward avec un achat ferme et vice-versa?

Pour mieux comparer le forward et l’achat ferme, on cherchera en quelque sorte

à recréer les entrées et sorties de fonds du forward (recréer les cash flows) en présumant

un coût initial nul en finançant l’acquisition de l’actif (achat ferme) par un emprunt au

taux sans risque (prix = 𝑆 0

à t = 0 et taux sans risque = 𝑟 𝑓

). Pour comparer sur des bases

semblables, on aura ainsi :

t = 0

t = T

De cette manière, on réussit à recréer les mêmes cash flows qu’un contrat forward.

Autre option : au lieu de recréer un forward avec un emprunt et un achat ferme, on peut

à l’inverse recréer les cash flows qu’on aurait obtenu avec un achat ferme en utilisant un

forward et en investissant au taux sans risque.

On dépose la valeur actualisée de 𝐹 0 ,𝑇

, soit :

0 ,𝑇

𝑓

−𝑇

0

𝑓

𝑇

𝐹 0 ,𝑇

𝑓

−𝑇

0

… dans un compte rapportant le taux sans risque 𝑟 𝑓

et on entre dans une position longue

(acheteur) dans le forward. Dans ce cas, l’investissement au taux sans risque ainsi que la

position longue dans le forward est équivalent à l’achat ferme (on présume ici qu’on

possède déjà le montant d’argent nécessaire pour acheter 𝑆 0

à t = 0) :

𝐷é𝑝ô𝑡 + 𝐹𝑜𝑟𝑤𝑎𝑟𝑑 = 𝐴𝑐ℎ𝑎𝑡 𝑓𝑒𝑟𝑚𝑒

t = 0

t = T

À noter que pour l’instant, on présume que l’actif sous-jacent ne verse aucun dividende

ou équivalent (à revoir ultérieurement). Également, jusqu’à présent, on parle de valeur à

l’échéance et de gain (ou perte) dans l’une ou l’autre des transactions sans égard du

moment où le paiement est effectué (à quel moment la transaction est capitalisée).

2.1.3. Gain net ou profit

Le gain lié à un produit dérivé est sa valeur à l’échéance moins les coûts initiaux ( premium )

liés à son acquisition. Dans le cas d’un forward , par exemple, le prix initial du contrat est

présumé être nul, alors il n’était pas utile de le calculer. Cependant, on verra plus tard

que ce n’est pas le cas avec plusieurs autres types de produits dérivés.

Le gain net ( net payoff ), ou encore le profit lié à un produit dérivé est défini comme la

valeur à l’échéance du produit dérivé moins la valeur accumulée du coût initial. On définit

ainsi le profit comme étant « le gain au-dessus du taux sans risque » en supposant que

tout coût initial provienne d’un emprunt au taux sans risque qu’on doit rembourser par

la suite.

: Forward (long)

Gains Profits

Remarque : on utilisera a priori exclusivement des contrats forward dits « standard » pour

la très grande majorité des exemples pour le reste du cours, sauf si mention contraire.

Également, on s’intéressera à la valeur à l’échéance des produits dérivés ainsi que des

profits, essentiellement. La mesure du gain est parfois utilisée à titre de simplification,

puisqu’en supposant un taux d’intérêt sans risque nul, le gain est égal au profit.

Utilisation des obligations zéro-coupon

Tout investissement au taux sans risque ou tout emprunt à ce même taux sans risque peut

être comparé à une obligation sans risque ne versant aucun coupon (obligation zéro-

coupon) dont le gain et/ou le profit est indépendant de la valeur du sous-jacent à

l’échéance du forward. Ainsi :

Valeur à l’échéance Profits

La valeur à l’échéance d’une obligation zéro-coupon est donc constante et son profit est

réputé être nul par défaut. Les investissements et/ou les emprunts au taux sans risque

des exemples précédents viennent donc affecter la valeur à l’échéance de la transaction

sans toutefois en affecter le profit puisque ceux-ci sont équivalents à l’achat ou la vente

d’une obligation zéro-coupon.

2.1.4. Règlement en espèce et livraison

En théorie, avec un contrat forward , l’acheteur reçoit l’actif sous-jacent à la date de

livraison et le vendeur reçoit l’argent (le prix forward ) en échange à ce même moment.

Dans les faits, en pratique, il arrive que l’actif sous-jacent ne soit jamais transigé. Il peut

arriver que le règlement ne se fasse qu’en espèce (un versement en argent), selon que ce

soit l’acheteur ou le vendeur qui fasse un profit dans la transaction. Pour illustrer le profit

de chaque partie, ceci reviendrait à effectuer la transaction tel que prévu, ce qui implique

que l’acheteur paye le prix forward 𝐹 0 ,𝑇

au vendeur en échange de l’actif sous-jacent 𝑆 𝑇

puis que l’acheteur, dorénavant propriétaire de l’actif 𝑆 𝑇

le revende immédiatement à

sa juste valeur marchande. Le profit pour l’acheteur est ainsi de 𝑆 𝑇

0 ,𝑇

et le profit

pour le vendeur est de 𝐹 0 ,𝑇

𝑇

Ceci ne change en rien les profits pour chaque partie. Une question peut alors se poser,

pourquoi ces parties embarquent-elles dans un contrat dont le profit dépend d’un actif

sous-jacent sans que cet actif ne soit ultimement transigé? En théorie, aucun des parties

ne possèderait l’actif et pourrait tout de même embarquer dans un tel contrat! Voir

exemple 2.2 (p.34 DM).

Des investisseurs peuvent ainsi spéculer ou atténuer des risques pris dans d’autres

transactions, d’autres positions et d’autres investissements avec des contrats forward

sans véritablement transiger quelconque actif et ainsi éviter tout frais de transaction. Des

actifs de tout genre peuvent être utilisés avec ce type de produit dérivé.

2.1.5. Risque de crédit, risque de défaut

Le risque de crédit, ou encore risque de défaut, est commun à la très grande majorité des

produits dérivés. Pour un contrat de gré-à-gré standard, chaque partie court le risque que

l’autre partie n’honore pas ses engagements tel que prévu dans le contrat. Les risques des

contrats standardisés transigés sur des marchés réglementés sont généralement moindre

grâce à différents mécanismes et collatéraux qui seront étudiés ultérieurement. Pour des

contrats de gré-à-gré, tout cela dépend des dispositions du contrat, des différents risques

et aléas pouvant venir affecter les profits pour chaque partie.

2.2. Option d’achat ( Call )

2.2.1. Définition et caractéristiques

Une option d’achat ( Call option ) est un contrat qui permet à l’acheteur de l’option (le

détenteur de l’option, le souscripteur avec une position longue ) d’acheter l’actif sous-

jacent ou une certaine quantité de l’actif sous-jacent au contrat (𝑆) à un prix fixé d’avance

(prix de levée, prix d’exercice, Strike price = 𝑲) à une date d’échéance (date de livraison,

expiration date ) T ou d’ici une date d’échéance T (selon les modalités de l’option), peu

importe la valeur marchande de l’actif une fois rendu à cette date, s’il le désire (le

détenteur, le souscripteur). L’actif en question est souvent un titre financier tel une

action, par exemple.

Le vendeur/émetteur de l’option sera réputé avoir une position courte et devra vendre

l’actif en question à ce prix prédéterminé et au moment prévu dans l’option si le

détenteur de l’option le désire. Si le vendeur de l’option n’a pas l’actif sous-jacent en sa

possession une fois le contrat rendu à la date d’échéance T (ou auparavant si l’option le

permet en tout temps avant la date d’échéance), il devra se le procurer pour le vendre au

souscripteur à ce prix prédéterminé K.

La décision d’utiliser l’option s’appelle la levée ( exercice ). Il existe différents types

d’exercices :

  • Européen (à l’échéance T uniquement)
  • Américain (d’ici l’échéance T)
  • Bermudien ( Bermudan , à certains moments spécifiques d’ici T)

Dans la présente section, on se concentre sur les options européennes de par leur

simplicité pour introduire ce concept. On dira qu’une option d’achat (européenne par

défaut) d’échéance T et avec un prix d’exercice K est transigée à t = 0 au prix de C(K, T ).

2.2.2. Valeur à l’échéance et profit

Les deux partis (acheteur et vendeur) prennent tous un risque :

  • Si l’actif perd de la valeur, ou du moins se situe à une valeur inférieure au Strike Price

K une fois le contrat rendu à échéance, le détenteur de l’option n’exercera pas son

option. Autrement dit, il aura payé son option à un prix C(K, T ) et ne recevra aucun

bénéfice en bout de ligne. Donc, au final, un profit de :

𝑓

𝑇

: Forward (long)

... puisque la valeur à l’échéance est nulle, l’option n’étant pas levée. Le profit

négatif provient du prix initialement payé pour l’option, ce prix étant accumulé au

taux sans risque pour définir le profit à l’échéance. Du côté du vendeur (position

courte), le profit est l’inverse de celui de l’acheteur, soit 𝐶(𝐾, 𝑇) ( 1 + 𝑟 𝑓

𝑇

  • Si l’actif atteint une valeur marchande ST > K , alors le détenteur de l’option aura

payé C(K, T) à t = 0 et recevra un actif d’une valeur de ST en déboursant K $ (le

Strike Price K est le prix qu’il paye peu importe la valeur de l’actif une fois rendu à

l’échéance du contrat). Son profit sera de :

𝑇

𝑓

𝑇

Pour tracer un graphique des profits totaux liés à une option d’achat du point de vue de

l’acheteur/détenteur de l’option, il faut ainsi sommer la valeur à l’échéance (si l’option et

exercée ou non) et le montant payé (en négatif) pour obtenir l’option, accumulé au taux

sans risque jusqu’à l’échéance T.

Graphiquement, on obtient pour l’acheteur de l’option d’achat (position longue), en

comparant avec l’acheteur d’un forward (position longue) :

Option d’achat (long)

2.3. Option de vente ( Put )

2.3.1. Définition et caractéristiques

Une option de vente ( Put option ) est un contrat qui permet à l’acheteur de l’option (le

détenteur de l’option, le souscripteur avec une position courte ) de vendre l’actif sous-

jacent au contrat ( S ) à un prix fixé d’avance (prix de levée, prix d’exercice, Strike

price = 𝑲) à une date d’échéance (date de livraison, expiration date ) T ou d’ici une date

d’échéance T (selon les modalités de l’option), peu importe la valeur marchande de l’actif

une fois rendu à cette date, s’il le désire (le détenteur, le souscripteur). L’actif en question

est souvent un titre financier tel une action, par exemple.

Le vendeur/émetteur de l’option sera réputé avoir une position longue et devra acheter

l’actif en question à ce prix prédéterminé et au moment prévu dans l’option si le

détenteur de l’option le désire. Si le détenteur de l’option n’a pas l’actif sous-jacent en sa

possession une fois le contrat rendu à la date d’échéance T (ou auparavant si l’option le

permet en tout temps avant la date d’échéance) et qu’il désire lever l’option, il devra se

le procurer pour le vendre à l’émetteur de l’option au prix prédéterminé K.

Les mêmes définitions s’appliquent pour l’option de vente, tel que vu avec l’option

d’achat (européen, américain, berdumien, etc). On présumera encore ici que seules les

options européennes sont traitées. On dira qu’une option de vente (européenne par

défaut) d’échéance T et avec un prix d’exercice K est transigée à t = 0 au prix de P(K, T ).

2.3. 2. Valeur à l’échéance et profit

Les deux partis (acheteur et vendeur) prennent tous un risque :

  • Si l’actif prend de la valeur, ou du moins se situe à une valeur supérieure au Strike

Price K une fois le contrat rendu à échéance, le détenteur de l’option n’exercera

pas son option. Autrement dit, il aura payé son option à un prix P(K, T) et ne

recevra aucun bénéfice en bout de ligne. Donc, au final, un profit de :

𝑓

𝑇

... puisque la valeur à l’échéance est nulle, l’option n’étant pas levée, le profit

négatif provient donc du prix initialement payé pour l’option, ce prix étant

accumulé au taux sans risque pour définir le profit à l’échéance. Du côté du

vendeur, le profit est l’inverse de celui de l’acheteur, soit 𝑃(𝐾, 𝑇) ( 1 + 𝑟 𝑓

𝑇

: Forward (courte)

Ici, il est important de noter qu’on regarde le rendement associé à l’option uniquement ;

si le détenteur de l’option a fait du profit en possédant une action qui a pris de la valeur

pendant cette période de temps, ce profit n’est pas associé à l’option en question, mais

bien au titre sous-jacent…

  • Si l’actif atteint une valeur marchande ST < K , alors le détenteur de l’option aura

payé P(K, T) et vendra un actif d’une valeur de ST et recevra K $ (le Strike Price K

est le prix auquel il vend peu importe la valeur de l’actif une fois rendu à

l’échéance du contrat). Son profit sera donc de :

(K - ST) - P(K, T) ( 1 + 𝑟

𝑓

𝑇

Pour tracer un graphique des profits totaux liés à une option de vente du point de vue de

l’acheteur/détenteur de l’option, il faut ainsi sommer la valeur à l’échéance (si l’option et

exercée ou non) et le montant payé (en négatif) pour obtenir l’option, accumulé au taux

sans risque jusqu’à l’échéance T.

Graphiquement, on obtient pour l’acheteur de l’option de vente (position courte), en

comparant avec le vendeur d’un forward (position courte) :

Option de vente (courte)

Remarques :

  • Les prix C(K, T) et P(K, T) proviennent de formules qui seront vues

ultérieurement.

  • On peut également comparer l’option de vente à une forme d’assurance, car elle

protège le détenteur de l’option face à une baisse marquée de la valeur du titre

sous-jacent

  • Des stratégies en investissement impliquent un mélange d’options pour se

protéger ou s’exposer plus ou moins à différents risques (hausses, baisses, grande

volatilité, faible volatilité, etc). Ces stratégies seront vues ultérieurement.

  • Le degré de parité ( moneyness ) d’une option représente la valeur qu’aurait cette

option si sa levée s’effectuait immédiatement à t = 0, inconditionnellement des

clauses du contrat de l’option (et de la véritable date d’échéance).

  • On dira d’une option « dans le cours » ( in-the-money ) que sa valeur est ainsi

strictement positive, ce qui implique pour une option d’achat que 𝑆 𝑇

𝐾 et

pour une option de vente que 𝑆 𝑇

< 𝐾. À noter que le profit lié à ces options

n’est pas nécessairement positif, selon les coûts initiaux (prix des options).

Autrement, on dira que les options sont « hors du cours » ( out-of-the-money ). En

cas d’égalité, on parlera d’options « au cours » ( at-the-money ).

  • En anglais, un parle de « purchased call/put » pour définir l’achat d’une option et

« written call/put » pour définir la vente d’une option. On parle également d’un

« long/short forward » pour définir la position du parti qui achète versus du parti

qui vend le sous-jacent.

  • Certains manuels utilisent des notations différentes pour définir le prix d’une

option d’achat ou de vente (ASM : P(S, K, T) et C(S, K, T) , DM : Put(K, T) et Call(K,

T) , notamment). Les calculs sont toutefois les mêmes.

: Forward

2.4. Résumé des positions avec forward ou option d’achat et de vente

Produit dérivé Position Profit Profit minimum Profit maximum

Forward

(Acheteur)

Longue

𝑆 𝑇

− 𝐹 0 ,𝑇

−𝐹 0 ,𝑇

Forward

(Vendeur)

Courte

𝐹 0 ,𝑇

− 𝑆 𝑇

−∞ 𝐹 0 ,𝑇

Option d’achat

(Acheteur)

Longue (^) 𝑀𝑎𝑥( 0 ; 𝑆 𝑇

− 𝐾)

− 𝐶(𝐾, 𝑇) ( 1 + 𝑟 𝑓

)

𝑇 −𝐶(𝐾, 𝑇) ( 1 + 𝑟 𝑓

)

𝑇

Option d’achat

(Vendeur)

Courte 𝐶(𝐾, 𝑇)( 1 + 𝑟 𝑓

)

𝑇

− 𝑀𝑎𝑥( 0 ; 𝑆 𝑇

− 𝐾)

−∞ (^) 𝐶(𝐾, 𝑇) ( 1 + 𝑟 𝑓

)

𝑇

Option de vente

(Acheteur)

Courte (^) 𝑀𝑎𝑥( 0 ; 𝐾 − 𝑆 𝑇

)

− 𝑃(𝐾, 𝑇) ( 1 + 𝑟 𝑓

)

𝑇 −𝑃(𝐾, 𝑇) ( 1 + 𝑟 𝑓

)

𝑇

𝐾 − 𝑃(𝐾, 𝑇) ( 1 + 𝑟 𝑓

)

𝑇

Option de vente

(Vendeur)

Longue 𝑃(𝐾, 𝑇)( 1 + 𝑟 𝑓

)

𝑇

− 𝑀𝑎𝑥( 0 ; 𝐾 − 𝑆 𝑇

)

𝑃(𝐾, 𝑇)( 1 + 𝑟 𝑓

)

𝑇

− 𝐾 𝑃(𝐾, 𝑇) ( 1 + 𝑟 𝑓

)

𝑇

On a ainsi vu trois positions longues, soit la position de l’acheteur dans un forward ( long

forward ), l’achat d’une option d’achat ( purchased call ) et la vente d’une option de vente

( written put ). Les trois positions courtes, en contrepartie, sont la position du vendeur dans

un forward ( short forward ), la vente d’une option d’achat ( written call ) et l’achat d’une

option de vente ( purchased put ).

Profit (long) Profit (court)

Lectures suggérées :

  • DM section 2.5 (comparaison entre options et assurance, pages 48 à 50)
  • DM tableau 2.7 page 53 et illustration 2.14 page 54 (résumé du chapitre 2)
  • On peut ainsi dire qu’une position longue dans une option de vente est liée à tirer

avantage d’une baisse de la probabilité que celle-ci soit exercée, ce qui en fait

augmenter la valeur. L’inverse s’appliquera pour une position courte dans une

option de vente. Tout comme c’était le cas avec l’option de vente, les positions

d’acheteur et de vendeur d’une option de vente servent parfois à titre

d’illustration.

Pour simplifier, de dire que nous sommes « long » dans « quelque chose » signifie qu’on

tire avantage de l’augmentation de sa valeur, et vice-versa.

À titre d’illustration et de simplification, être long dans une option représente la position

de l’acheteur de l’option, et vice-versa. Pour la position versus le sous-jacent, ça sera selon

le cas.

Pour la suite du cours, dans les prochains chapitres, cependant, on fera référence à la

position courte et/ou longue par rapport au sous-jacent d’un produit dérivé par défaut, à

moins de mention contraire.

2. 6. Exercices

Exercice tiré du livre Mathematics of Investment and Credit, 6

ème édition : Le 15 janvier le

prix de l’action de la compagnie XYZ est de 100$. La valeur d’une option d’achat avec

échéance le 20 juillet à un prix d’exercice (strike price K) de 110$ ou de 90$ est de 1$ ou

15$ respectivement. La valeur d’une option de vente avec échéance le 20 juillet à un prix

d’exercice (strike price K) de 110$ ou de 90$ est de 14$ ou 1,50$ respectivement.

Déterminez le profit pour chacune des stratégies suivantes (toutes établies en date du 15

janvier) en fonction de la valeur de l’action XYZ une fois rendu au 20 juillet et en présumant

un taux sans risque nul :

a) Achat d’une option d’achat à K=110$

b) Achat de l’action et vente d’une option d’achat à K=110$

c) Achat d’une option d’achat à K=110$ et vente d’une option d’achat à K=90$

d) Achat d’une option d’achat à K=90$ et vente d’une option d’achat à K=110$

e) Achat d’une option de vente à K=90$ et achat d’une option d’achat à K=110$

f) Achat d’une option de vente à K=110$ et achat d’une option d’achat à K=90$

Question additionnelle

Qu'espère un investisseur qui adopte chacune des positions suivantes en termes de la

valeur à l'échéance du sous-jacent?

a) position longue dans un contrat à terme

b) position courte dans un contrat à terme

c) achat d'une option d'achat

d) vente d'une option d'achat

e) achat d'une option de vente

f) vente d'une option de vente

Solutions

a) Il espère que le prix du sous-jacent augmente le plus possible

b) Il espère que le prix du sous-jacent baisse le plus possible

c) Il espère que le prix du sous-jacent augmente le plus possible et soit au moins supérieur

au prix d'exercice, idéalement supérieur à la somme de la valeur accumulée du prix payé

pour l'option et du prix d'exercice pour en tirer profit.

d) Il espère que le prix du sous-jacent passe en bas du prix d'exercice.

e) Il espère que le prix du sous-jacent baisse le plus possible et soit au moins inférieur au

prix d'exercice, idéalement inférieur à la différence entre le prix d'exercice et la valeur

accumulée de du prix de l'option pour en tirer profit.

f) Il espère que le prix du sous-jacent passe en haut du prix d'exercice.