Parfait. Voici une nouvelle histoire absurde, entièrement différente des précédentes,
toujours sur deux pages environ, avec un ton humoristique et imagé :
L’histoire de Marcel, le pigeon qui voulait devenir architecte
Marcel n’était pas un pigeon comme les autres. Il ne se contentait pas de voler en rond ou
de viser les capotes de rétroviseur avec une précision chirurgicale. Non, Marcel rêvait
plus grand. Littéralement.
Depuis qu’il avait vu un documentaire sur Gaudí à travers la vitrine d’un magasin de
télévisions, il savait ce qu’il voulait faire de sa vie : devenir architecte.
Le problème, c’est qu’il était un pigeon.
Et les pigeons, dans la hiérarchie urbaine, sont classés juste au-dessus des sacs plastiques
volants, mais bien en dessous des chats errants.
Mais cela ne l’arrêta pas. Chaque matin, pendant que ses congénères picoraient des
miettes de croissant abandonné, Marcel s’installait sur une branche, sortait un petit carnet
volé dans un parc (à un étudiant en design trop confiant), et dessinait des plans. Des ponts
suspendus en fil de spaghetti, des cathédrales en boîte à œufs, des gratte-ciel faits de
briques de jus.
Son style était qualifié par un canard amateur de critique d’art comme « follement
incohérent mais touchant ».
Le concours de la ville
Un jour, la mairie lança un concours : « Réinventons les abribus ».
Marcel y vit sa chance.
Il passa des nuits entières à réfléchir, esquissant des structures en feuilles mortes, testant
des maquettes en carton et bambou, assemblées avec sa propre salive (ce qui est plus
collant qu’on le croit).
Son abribus était une œuvre d’art : semi-ouvert, éco-responsable, muni d’un récupérateur
de pluie et… d’un perchoir panoramique pour oiseaux fatigués.
Le jour du concours, il se posa fièrement sur le rebord de la table des juges.
